Médiations aquatiques

 

 

 

LA SYMBOLIQUE DE L'EAU : Mythes, contes et récits - Citations et proverbes - Poésies - Chansons

 

La symbolique de l'eau en Inde

Comme dans beaucoup de religions, notamment la religion chrétienne, l'eau tient une place centrale dans l'hindouisme et le bouddhisme.

Il y a toujours de l'eau dans les temples pour les ablutions, mais il n'y a pas de séparation entre le sacré et le profane.

Il y a certes des points communs avec les grandes religions monothéistes : des ablutions qui sont des purifications et on y passe beaucoup de temps surtout le matin (on se gargarise pour chasser les mauvaises humeurs de la nuit).

Pourtant, l'eau en Inde est souvent sale car mal voire pas contrôlée. Néanmoins elle conserve un rôle purificateur spirituel qui dépasse la matérialité. C'est cette ambivalence dont je voudrais vous parler dans ce dossier consacré à cette ressource précieuse qu'est l'eau dans un pays comme l'Inde.

L'eau sacrée.

Le Gange, par exemple, est un grand fleuve qui prend sa source dans l'Himalaya puis coule sur près de 3 000 km avant d'atteindre la baie du Bengale dans son delta commun au Brahmapoutre à Calcutta.

Le fleuve n'est pas, en Inde, connu pour sa géographie mais pour les rites qui lui sont liés : des pratiques religieuses consacrées par des usages très longs, comme la dispersion des cendres des morts.

Les morts sont brûlés, souvent mal brûlés car le bois coûte cher, et jetés au Gange : il n'y a pas de cimetière hindou. Les bords du fleuve sont aménagés pour ces rites, car les cendres dans l'eau appartiennent au cycle de la réincarnation. De toute l'Inde on vient mourir sur les rives du Gange, surtout à Bénarès. Des marches d'escaliers ont été créées avec des bûchers funéraires, alors qu'à quelques pas d'autres hindous se lavent, nagent ou lavent leur vaisselle.

Ces rites s'expliquent par une série de mythes. Dans le Mahâbhârata, épopée indienne rédigée entre mil avant J.C. et le VIe siècle de notre ère, le Gange est un élément fondamental de la Trinité hindoue regroupant Brahmâ, Vishnou et Shiva. Dans le poème, Vishnou est le Gange et Shiva la Jamna, affluent sacré du Gange. A la confluence de ces deux gigantesques cours d'eau émerge une rivière souterraine, qui est une des formes de Brahmâ et que seuls les ascètes peuvent voir.

Le Gange est un archétype qui est reproduit comme l'indiquent les nombreux noms de fleuves qui portent en eux le mot "Ganga". En effet, le Gange est un très grand fleuve certes, mais qui a la particularité de couler dans la région berceau de la religion hindouiste, aussi en a-t-il inspiré en partie les mythes.

De plus, le Gange est considéré comme un fleuve parfait car il passe par les montagnes, les plaines et se termine à l'océan. Il fait partie d'un cycle, car l'océan est le symbole de l'unité, l'endroit où tout va ou retourne.

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Les médiations aquatiques, un ailleurs de soi - Anne Luigi-Duggan